Les portes claquent
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Une pièce de
Michel Fermaud
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Mise en scène
Gérard Poirier
l est difficile de faire de longs discours sur un auteur qui produit sa première pièce. Pourtant il y a déjà quelque chose à dire de Michel Fermaud : lui-même a attendu plusieurs années avant de quitter l’entreprise familiale en « claquant la porte » pour venir à Paris courir sa chance.
Les portes claquent ont été crées à Nice, sur la scène du Casino municipal, le 30 mars 1958. Aussitôt, le théâtre Daunou retenait la pièce pour Paris et elle fut effectivement représentée dans la jolie salle bleue, proche du boulevard, au mois de décembre de la même année. Le succès fut vif. On rappelle que, quelques années auparavant, le théâtre Daunou avait déjà été le cadre d’un triomphe tout pareil avec Le don d’Adèle de Barillet et Grédy, dont c’était également la première comédie. Le public Montréalais, qui a fait la connaissance de Le don d’Adèle, acceptera gaiement et avec confiance la réputation qui a précédé au pays notre création de cette saison, Les portes claquent.
Sur les causes du succès triomphal de la première œuvre de Michel Fermaud, les critiques ne sont pas unanimes. Ils ne sont d’accord que pour saluer le résultat, mais chacun découvre une
raison personnelle de l’expliquer. Ainsi l’un commence par déclarer que le titre ne ment pas, parce qu’effectivement les portes sont nombreuses, au fond et sur la gauche du décor, et qu’elles ne cessent de claquer tant que dure le spectacle ! Le procédé est commode pour favoriser les mouvements d’une famille où l’on a pour habitude de se traiter gentiment de fou, de cinglé, de dingue et autres termes affectueux!
Un autre, plus philosophe, pense que le ton modéré dont use Fermaud rend la satire plus percutante encore. De fait, ce jeune auteur ne perd jamais son sang-froid, il conserve dans toutes les situations — et il s’entend à en créer de cocasses — un bon sens amusé, sans méchanceté et sans perfidie, qui semble indiquer qu’au fond il est plein d’affection pour ses créatures.
Un troisième confirme cette heureuse impression en d’autres termes, lorsqu’il reconnaît que l’opposition des générations, telle que Fermaud la considère, ne tourne ni au drame ni à la catastrophe. Par surcroit, la comédie, malgré son arrière-plan de licence et d’inconscience, reste parfaitement honnête.
Nous croyons, pour notre part, que toutes ces observations sont justes : les qualités de cœur et d’esprit de Michel Fermaud sont mises en valeur par un exceptionnel talent d’expression et
un don de rare qualité pour le style théâtral. La pièce est jeune, gaie, dynamique, spontanée, rouée, rapide, pleine de justesse, sans vulgarité : c’est un triomphe de la bonne humeur. Les spectateurs ne prendront, pas plus que l’auteur, les personnages au sérieux et ils s’amuseront sans arrière-pensée à suivre les évolutions de ces pantins que mène un extraordinaire montreur de marionnettes. Montréal, comme Paris, rendra son jugement : « Voici le spectacle idéal pour se détendre en oubliant les soucis. »
CONSULTEZ LE PROGRAMME DE SOIRÉE ICI
Mise en Scène
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C Louise Leblanc
Poirier
Distribution
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C Rémy
Aubray -
C Gaby
Béliveau -
Gagnier -
C Daniel Kieffer
Labrèche -
Lemieux -
C Studio Jac-Guy
Norbert -
C Rémy
Provencher -
Régent -
C Rémy
Simon -
Thibault
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Une pièce de
Michel Fermaud
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Mise en scène
Gérard Poirier
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Concepteurs
Décors VILLEMURE Accessoires N. G. VALIQUETTE
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Visuel de l'affiche
Cabana-Séguin
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Photos de production
Rémy et Danis Vincent