Faut pas payer
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Faut pas payer

U

ne comédie hilarante, bouffonne, pleine de rebondissements, d’un rythme endiablé, et truffée de situations absurdes.

Dans un mouvement de colère, des femmes ont pillé un grand magasin. Le salaire de leurs époux étant insuffisant, elles avaient faim. Pour récupérer les marchandises dérobées, des policiers fouillent les maisons. Ils ont pour eux la loi ; mais aussi des maris qui croient que la richesse est la preuve infaillible de la vertu, et qu’ils sont bien coupables, en revanche, les pauvres qui ne trouvent plus que dans la violence le moyen d’échapper à leur condition.

Cela nous vaut une bouffonnerie de grand style. Arlequin jongle, par-dessus les siècles, avec la misère du monde. Le malheur s’est peint le nez en rouge pour faire la parade sur les tréteaux d’une société qui devrait, elle, porter sa rougeur sur son front.

Un modeste appartement milanais où on vit au rythme de la caricature, où toutes les malcommodités du logement se retrouvent dans un espace restreint, où on tourne fatalement en rond dans une sorte de cage ouvrière coincée, écrasée, dominée par les masses bien ordonnées des pouvoirs civils et des superstitions religieuses, où l’aliénation devient inévitable.

Le style de « comédie » que nous propose Dario Fo nous fera rire, bien sûr ; tous les mécanismes éprouvés y figurent. Mais à travers ces rythmes et ces contre-rythmes, il nous livre sa propre machine où se succèdent, sans avertissement, ses tempi bien à lui. Les situations se bousculent, partent, bifurquent, repartent, reviennent, le verbe change rapidement, les mots modulent sans cesse, les parenthèses sont nombreuses; on est à mi-chemin entre la folie quotidienne et celle du théâtre. Les personnages sont des bêtes de comédie humaine, des « Zanni » du 20ème siècle, des fantoches accrochés à ce qu’il leur reste d’espoir et, malgré toute incohérence apparente, leur propos, pourtant, va bien au-delà du divertissement.

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Mise en Scène

Distribution

  • Une pièce de

    Dario Fo

  • Adaptation

    Valeria Tasca et Tony Ceccinato

  • Mise en scène

    Gaétan Labrèche

  • Concepteurs

    Décors et éclairages GUY RAJOTTE Costumes FRANÇOIS BARBEAU Trame sonore GUY RAJOTTE

  • Graphisme

    Gérald Zahnd

  • Photos de production

    © Guy Dubois