es personnages qui nous ressemblent tentent de retenir l’inexorable : trois couples d’âges différents veulent croire au bonheur, mais la fatalité les rattrape et les écrase. En sourdine des chassés croisés amoureux : le temps qui passe, l’usure des êtres, la vieillesse qui point, la difficulté de vivre !
Blanche et Virgile vivent un bonheur tranquille en louant des chambres de leur vieille maison. Ils apprécient leurs pensionnaires : Marguerite, la « fille prolongée » à qui Horace fait une cour assidue et un peu obligée, la jeune Johanne au grand cœur, entichée d’un Roméo qui regarde un peu trop ailleurs… Trois couples de générations différentes essaient de croire à la vie pendant que le temps s’égrène et se fane.
Toute la pièce se déroule dans le jardin, bénédiction verdure au cœur d’un centre-ville qui se développe sauvagement. Là, emporté par l’odeur des lilas, on lit, on se balance, on se conte fleurette, on rêve, on sourit et on pleure. L’arrivée de Vincent, « l’étranger » au passé lourd, bouleverse l’existence des locataires et, en quelques jours, met le fouillis dans un tableau que l’on croyait bien ordonné. Horace fuit Marguerite qui flétrit, Johanne retourne à Québec, Blanche et Virgile vont perdre leur maison menacée d’expropriation…
Le temps des lilas est le plus beau de l’année […] On se réveille un matin et c’est déjà l’été trop lourd.
Avec sa palette de couleurs chaleureuses, Marcel Dubé peint des personnages humbles avec des joies ordinaires et des besoins simples, mais qui se cassent le nez sur la fatalité pour avoir désiré une vie meilleure. L’écrasement des êtres par leur destin est le thème fétiche de l’auteur, et il trouve dans cette pièce au charme sépia une efficace illustration.
Un peu à la manière de Tchékhov qui diffuse une petite musique de la langueur, Marcel Dubé fait fleurir l’angoisse sous les trouées d’espoir et les joies ordinaires. Cette œuvre poétique, qui célèbre ses 35 ans en 1993, n’a pas perdu une once de son pouvoir d’envoûtement.
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* L’action se déroule à Montréal à la fin des années 50.
** La pièce a été créée à l’Orphéum de Montréal le 25 février 1958 par le Théâtre du Nouveau Monde, dans une mise en scène de Jean Gascon, avec Huguette Oligny, Denise Saint-Pierre, Denise Pelletier, Jean Gascon, Jean-Louis Roux, Georges Groulx, Gabriel Gascon, Guy Hoffmann et Jean-Louis Paris.
*** Le 8 février 1962 elle était portée à l’écran de la télévision de Radio-Canada, dans une réalisation de Paul Blouin, avec Janine Sutto, Denise Pelletier, Louise Marleau, Jean Duceppe, Yves Létourneau, Georges Groulx, Benoît Girard, Pierre Boucher et Jean-Louis Paris.
Mise en Scène
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Brassard
Distribution
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C Julien Faugère
Clément -
Girard -
C Louis Ruel
La Rue -
C Kelly Jacob
Montpetit -
Paris -
Pelletier -
C Maxime Côté
Renaud -
Schmidt -
C Sasha Brunelle
Turp
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Une pièce de
Marcel Dubé
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Mise en scène
André Brassard
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Assistance à la mise en scène
Suzanne Beaudry
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Concepteurs
Décors ANDRÉ BARBE Costumes FRANÇOIS BARBEAU Éclairages MICHEL BEAULIEU Accessoires NATHALIE GINGRAS Perruques RACHEL TREMBLAY Maquillages JACQUES LAFLEUR
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Photos de production
© Guy Dubois